Presque toutes les chiennes manifestent périodiquement et de manière plus ou moins évidente, un trouble psychique et physique que les vétérinaires appellent "pseudogestation". On assiste alors à des modifications hormonales et physiques identiques à celles observées en cas de grossesse et, dans la phase finale, au phénomène de la lactation.

La "grossesse nerveuse" est liée à un comportement de défense et de survie des ancêtres de l'espèce canine. Chez les loups, notamment, seule la louve chef de bande s'accouple. Après la mise-bas, ce sont les autres femelles adultes qui s'occupent de la portée et qui allaitent les louveteaux pour permettre à la mère de continuer à guider la bande lors de la chasse. Les propriétaires de plusieurs chiennes ont également pu remarquer qu'au bout d'un certain temps elles coordonnent leur cycle et qu'elles arrivent à avoir toutes leurs périodes de chaleurs en même temps. Illustration typique de se reflexe d'autodéfense de l'espèce, le cas arrivé récemment à un éleveur ami. Une de ses chiennes avait mis bas avait eu une montée de lait tellement discrète qu'elle en avait pratiquement pas. Au grand dam des chiots qui pleuraient et allaient rapidement dépérir. Le pis aller du biberon fut évité par une autre de ses chiennes qui avait une grossesse nerveuse et qui a pu subvenir aux besoins alimentaires de la portée.

La "grossesse nerveuse" débute en général 1 à 2 mois après les chaleurs et peut durer 60 jours, comme une grossesse normale, mais elle ne se manifeste clairement qu'à l'approche de la "pseudo mise-bas". Les modifications de l'appareil génital et mammaire sont accompagnées d'altérations du comportement, toujours d'intensité variable.

On peut remarquer une augmentation de poids et de la circonférence abdominale ainsi que des mamelles gonflées et douloureuses. Certaines chiennes deviennent agitées, nerveuses et agressives ; d'autres sont déprimées, ont tendance à s'isoler et refusent de s'alimenter. Elles préparent leur niche et adoptent divers objets (peluches, pantoufles, etc.) comme s'ils étaient des chiots, les maternent et les défendent avec acharnement. Elles sont parfois capables d'accepter et d'allaiter les chiots d'autres chiennes.

Sans traitement rapide, la "grossesse nerveuse" peut mener à des complications rares mais pouvant être graves, comme mammites et les pathologies de l'appareil génital. Il ne faut pas sous-évaluer le trouble émotionnel de l'animal qui souffre d'une angoisse profonde en raison de cette pulsion maternelle insatisfaite.

Que faire ?

En premier lieu, il est important de poser correctement un diagnostic que seul le vétérinaire est en mesure de faire en raison de l'intensité variable des symptômes. Après le diagnostic, il est nécessaire d'intervenir, selon les conseils du vétérinaire, avec un médicament spécifique et facile à adlinistrer à l'animal dans la nourriture ou directement par voie orale. Un nouveau traitement spécifique de la grossesse nerveuse est désormais disponible en solution orale. Il stoppe la production de prolactine ; de plus, il s'agit d'un traitement non-hormonal qu n'entraine pratiquement pas d'effets secondaires et n'intervient pas sur la fertilité future. Ce traitement s'effectue à raison d'une administration par jour pendant 4 à 6 jours seulement.

Les effets du traitement se manifestent rapidement : l'animal retrouve sa sérénité en quelques jours. La sécrétion lactée ainsi que l'augmentation du volume mammaire disparissent. La chienne retrouve son bien-être et la famille sa tranquillité.